mardi 10 août 2010

L'été a été terrible , Scène 2

LA DIRECTRICE : ( le portable à l'oreille, se tourne par moments vers la devise modifiée, sans réaction apparente )

Avez-vous arrêté le camion ? [...] Je ne veux pas être responsable de votre mort. [...] J'entends que vous roulez, comment pouvez-vous me parler, chercher votre route et conduire en même temps, c'est de la folie. Mais j'entends bien le moteur quand même, ne me prenez pas pour une imbécile ! [...] Bon, si vous êtes à la mairie, c'est tout près. Passez devant le tabac, puis tout droit jusqu'au feu et l'école est juste en face. [...] Il y a un tabac, je vous le promets. Faites le tour de la mairie et vous le verrez, mais vous conduisez encore, vous êtes terrible ! [...] J'entends le moteur tourner. J'ai été claire, je me tais. Je raccroche. Vous allez finir dans le décor et vous êtes même dangereux pour les autres ! [...] Eh bien tant pis pour la livraison, les cahiers attendront. Ah vous vous arrêtez maintenant ? Mieux vaut tard que jamais. Et vous voyez le tabac à présent ? Vous voyez ? Non je veux dire qu'il était plus raisonnable de ... Aaaah !!!

(Elle a vu la phrase.)

Non. Rien. Si, je vais bien. Et vous ? Vous avez pris le trottoir ? Désolée. C'est un désastre. Non je veux dire ici, à l'école. [...] Vous verrez bien par vous même. [...] Non l'école n'a pas brûlé, n'exagérons rien.

( Voyant les 2 enfants.)

Et qu'est-ce que vous faites ici, vous ? Mais non pas vous ! Bon je raccroche. Vous ! Pouvez-vous m'expliquer ce que vous avez fait à ce mur ?

NINA : Mais rien Madame la Directrice, on n'a rien fait.

ANDRÉ : Nina n'y est pour rien, Madame. C'est moi.

NINA : Mais tu es fou !

ANDRÉ : C'est moi. Votre devise, je la connais. Liberté, égalité, fraternité ! Du pipeau ! Votre devise n'a rien à faire sur les murs de l'école !

LA DIRECTRICE : André ! Mais comment peux-tu dire cela ?!

NINA : Tais-toi, tu aggraves ton cas.

ANDRÉ : Laisse-moi parler. Tu réfléchis à ce que tu dis ? Qui aggrave quoi ? Je dis que la liberté, l'égalité et la fraternité n'ont pas la moindre petite place pour s'exprimer dans cette école, et ça fait 4 ans que j'y suis, je sais de quoi je parle, moi.

LA DIRECTRICE : André ! Tu ne peux pas dire ça !

LE LIVREUR : ( arrive par l'arrière ) Madame Normale ? C'est moi le camion des fournitures. Vous voyez que je ne suis pas mort ! Mais vous, qu'est-ce qui vous arrive ?

LA DIRECTRICE : Rien. Juste un putsch.

NOIR.

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