mercredi 7 juillet 2010

scène 500


LE PROF : En 1 rien
En 2 presque rien
En 3, quelque chose

L'AUTRE : On progresse.

LE PROF : En 1 rien
En 2 presque rien
En 3 : quelque chose

L'AUTRE : C'est ce que je dis. On avance. Il se passe quelque chose. On prend de la matière.

LE PROF : Mais on la prend d'où ? (Sourire de connivence)

L'AUTRE : On la prend douce ... ( Même sourire)

LE PROF : ( Irrité) Ta yole. (Léger temps) C'est ma leçon.

L'AUTRE : Okay.

LE PROF : En 1 rien.

L'AUTRE : Rien. Ça arrive.

LE PROF : Pardi.

L'AUTRE : Rien de rien, rien du tout.

LE PROF : Mais c'est pas ça qui est intéressant. L'intéressant , c'est quand en 2 ...

L'AUTRE : Presque rien.

LE PROF : Changement !

L'AUTRE : Et ça arrive.

LE PROF : Presque rien. Tout est là.

L'AUTRE : Presque 2 ?

LE PROF : Non ! 2, en 2 .

L'AUTRE : Entre le 1 et le 2 y a rien ?

LE PROF : Non. Y a le 1, et d'un seul coup y a le 2.

L'AUTRE : Et le 1 1/2 ?

LE PROF : Non !... Y en a pas. C'est comme les marches d'un escalier si tu préfères. Y a la 1 et au-dessus y a la 2.

L'AUTRE : Au dessus ... ou en dessous.

LE PROF : D'accord. Mais ça avance par à-coups. 1 - 2. Même quand tu perds tes dents. D'abord c'est une, après c'est 2.

L'AUTRE : Imparable. ( Il s'éloigne) Imparable ! Avec les dents je comprends.

LE PROF : Tout est dans l'exemple. L'enseignement, c'est ça. Tu en as perdu combien des dents ?

L'AUTRE : Sais plus. Au moins sept.

LE PROF : Fais voir. Ah mais c'est au fond.

L'AUTRE : Au fond c'est malpropre, ça s'abîme très vite.

LE PROF : Malpropre au fond ? Mais avec la brosse ?

L'AUTRE : La quoi ?

LE PROF : Des gens en ont.

L'AUTRE : Tu m'égares.

LE PROF : En tout cas l'exemple est bon. 1 2 3, tout le monde peut comprendre ça.
1 2 3,
3 bougies sur un gâteau, 3 orteils à son panard.

L'AUTRE : Voire plus.

LE PROF : On s'arrête pas à 3. Les nombres après ça continue. Il y a des nombres après. Tout le monde sait ça. Ça ne s'arrête pas jusqu'à ... Mille !

L'AUTRE : Et ça commence à 1.

LE PROF : Et le zéro ?

L'AUTRE : Quoi ?

LE PROF : Quand y a rien, rien de rien, c'est pas le zéro ?

L'AUTRE : Sur le thermomètre, en dessous du 1, y a le zéro.

LE PROF : En 1 y a le zéro alors ?

L'AUTRE : En zéro y a le zéro, en 1 y a le 1.

LE PROF : Ça embrouille ton zéro.

L'AUTRE : C'est qui qu'a parlé du zéro, c'est moi peut-être ?

LE PROF : T'as raison. En 1 y a le 1, et y a pas de zéro.

L'AUTRE : Le zéro on n'est pas là. Personne pour le voir. Ce con. Qu'est-ce que t'as ?

LE PROF : J'ai la tête qui tourne avec ton zéro.

L'AUTRE : Assois-toi.

LE PROF : Assieds-toi.

L'AUTRE : Ma mère dit assois-toi. Assois-toi ça donne envie de poser son cul. Assieds-toi ça fait genre.

LE PROF : Genre quoi ?

L'AUTRE : Genre pas franc. Genre tu donnes une demi chaise cassée.

LE PROF : Je m'assois. (Un temps) Elle était comment ma leçon ?

L'AUTRE : Terrible.

LE PROF : T'as trouvé ? Dommage que t'aies parlé du thermomètre. Ça embrouille les gens. J'ai failli dire une bêtise avec le zéro. Mais je me suis bien rattrapé. Ils devraient pas être là ?

L'AUTRE : C'est pas l'heure. Mais j'ai pas ma montre.

LE PROF : Toute façon elle est pas à l'heure.

L'AUTRE : Ils viendront demain.

LE PROF : Demain je préfère. J'aurai les idées claires et tout, pour enseigner.

L'AUTRE : N'empêche, si on en avait eu un de thermomètre.

LE PROF : On en aura un. Un qui va dehors. Un de résistant. Et je m'en servirai pour ma démonstration. Ça intéressera les gens.

L'AUTRE : On demandera un supplément ?

LE PROF : Ben non tiens.

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